Transmission hydrostatique

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Christophe Bouillet

Transmission hydrostatique

Message par Christophe Bouillet »

Bonjour à tous.

Excuse-moi Pascal, ce sujet sort sans doute un peu du cadre “Déessiste” de ce forum. Si tu le trouves franchement hors-sujet, élimine-le.
En fait, à la suite de la lecture du sujet d’André sur les prototypes hydrauliques, j’ai visité le site consacré à Paul Magès dans lequel j’ai constaté qu’il s’était penché sur le problème de la transmission hydrostatique. Comme nous sommes tous ici concernés par tout ce qui touche de près ou de loin à l’hydraulique, j’ai pensé vous apporter un petit témoignage perso sur ce sujet.

Je possède une DS, c’est entendu, mais je suis également un “fondu” de train (surtout loco à vapeur). J’étais donc jusqu’à il y a deux ans membre d’une association de bénévoles exploitant à des fins touristiques un chemin de fer en voie de 60 cm et j’y conduisait entre autres engins un locotracteur Socofer à transmission hydrostatique. Je précise qu’il était récent (1997 je crois) donc rien à voir avec un vieux tromblon pas au point... Et pourtant !
Le fonctionnement était celui décrit par Paul Magès : le moteur diesel (un 6 cylindres Deutz de 120 chevaux) entraîne une pompe qui alimente chacun des 4 moteurs (un par roue, l’arbre de sortie étant en même temps le moyeu de la roue).

Ce type de transmission -en tout cas telle qu’elle était montée sur ce locotracteur- me semble assez difficile à mettre en place sur une voiture de grande diffusion. Elle présente des avantages :
- une très grande souplesse à l’accélération ;
- une utilisation optimale de la puissance du diesel et une usure moindre de celui-ci, puisqu’il tourne à vitesse constante et à son régime de puissance maximale ;
- une grande facilité d’utilisation grâce à l’absence de boîte de vitesse.
Mais elle présente aussi beaucoup d’inconvénients :
- une très mauvaise tenue de voie due à une masse non suspendue trop importante (les 4 moteurs sont calés directement sur les 4 roues)
- une très forte tendance au patinage, chaque moteur étant indépendant des autres. Ce phénomène de patinage est certes bien plus prononcé en traction ferroviaire que sur route, mais il peut quand même être gênant voire dangereux sur route mouillée ou enneigée. En effet, la roue qui commence à patiner pompe tout le débit et s’emballe alors que les autres ne reçoivent plus rien et bloquent le loco. Pour montrer à quel point on en arrive, nous avons été obligés d’accoupler les roues 2 par 2 par des chaînes de liaison pour diminuer le phénomène qui rendait l’utilisation du locotracteur impossible sur voie humide ;
- un bruit infernal de moulin à café ;
- un frein moteur beaucoup trop puissant : autant l’accélération est douce, autant la décélération est brutale et accompagnée d’à-coups si elle est effectuée rapidement , c’est-à-dire si, en roulant à une allure constante, on lâche d’un coup l’accélérateur. Il résulte d’ailleurs de cette action des “coups de bélier” dont parle Paul Magès qui rendent difficile le dosage de la décélération ;
- enfin, le système (du moins celui que nous avions) doit être fiabilisé car j’ai moi-même connu par deux fois lors de reprises de traction en rampe l’éclatement de la conduite de sortie de pompe, probablement à cause d‘un de ces fameux coups de bélier. Ca surprend et ça inonde !

Donc, je pense qu’il sera sans doute très difficile d’adapter la transmission hydrostatique à une voiture de tourisme. Les applications que je connais semblent être réservées à des engins assez lents et destinés à la traction lourde. Quelqu’un connaîtrait-il des essais sur des véhicules plus communs ?

Boubouille.
Gérard Riout

Re: Transmission hydrostatique

Message par Gérard Riout »

Bonjour Christophe,

Intéressante cette transmission hydrostatique pour locomotive.
Les seuls essais que je connaisse ont été réalisés par Citroën. Ils sont relatés par Roger BRIOULT dans son livre « Citroën l’histoire et les secrets de son bureau d’études » voir tome 1 pages 217 à 227, 668 000 kms parcourus à fin 1968. Le problème de masse non suspendue était résolu par un ensemble moteur BV fixé au châssis et une liaison classique par cardans entre sorties BV et roues.

Une autre application « tome 2 pages 97 à 103 » avec simplement un convertisseur de couple entraînant l’arbre de différentiel, sans changement de vitesse, seulement un inverseur marche avant-marche arrière. Une DS tournait dans Paris dans les années 60 ainsi équipée avec un moteur à injection mécanique V4 2 temps à compresseur. Un moteur 4 temps mono cylindre indépendant entraînait le compresseur. A cette époque je côtoyais les essayeurs du véhicule mais, « top secret » ne faisant pas partie des personnes autorisées impossible de jeter un œil sous le capot. Les pannes étaient plus fréquentes coté moteur que coté transmission.

Une anecdote toutefois, les incidents moteurs se situaient au niveau de la remise en route moteur chaud après calage. Ou le moteur repartait difficilement avec une fumée énorme à l’échappement ou ne repartait pas. Donc non départ de moteur au feu, la DS immobilise la circulation, la police arrive, dégagez la circulation immédiatement !
Le conducteur, impossible mon moteur ne démarre pas, aidez-moi à pousser. Réponse du policier vous vous foutez de ma g…. le moteur tourne, il y à de la fumée à l’échappement ! Effectivement le moteur auxiliaire lui ne calait pas et son échappement était relié au silencieux du véhicule. Après quelques minutes le moteur principal repart avec l’énorme fumée à l’échappement, le policier sort alors le carnet de contraventions. Conclusion deux PV obstruction à la circulation et émission de fumées. A la suite de cet incident les essais se sont poursuivis mais en dehors de Paris.

Actuellement on trouve de nombreuses applications de transmission hydrostatique dans le machinisme agricole et les travaux publiques. Les débroussailleuses au bord de nos routes ont un entraînement du broyeur par ce type de transmission.

Gérard
Christophe Bouillet

Re: Transmission hydrostatique

Message par Christophe Bouillet »

Gérard,
Si tu veux plus de détails concernant ce locotracteur, ce sera avec plaisir, envoie-moi un mèl perso. Je ne voudrais pas encombrer le site avec des histoires de train (sauf bien sûr si plein d'autres sont intéressés) sinon Pascal va me

Boubouille
David RADON

Re: Transmission hydrostatique

Message par David RADON »

Mais c'est très intéressant, ces questions de transmission ! Envoie, envoie !

David
Christophe Bouillet

Re: Transmission hydrostatique

Message par Christophe Bouillet »

Salut David,

Comme je l'avais écrit, je ne fais plus partie de l'assoce en question. Je ne peux donc pas te répondre tout de suite, mais comme je serai en vacances la semaine prochaine je vais y retourner pour chercher la doc nécessaire à tout type de précision.

A bientôt,
Boubouille
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